Une odeur de course

Une odeur de course

Sans perdre un instant, Tomoko accéléra sa marche, suivie de près par Ichisu. Le soleil commençait à se coucher, et il leur fallait encore acheter deux bicyclettes pour traverser la Piste Cyclable. En entrant dans la grande boutique, Tomoko se protégea le nez de ses cheveux en murmurant quelques mots :

- Bon Dieu... quelle odeur, ça me donne mal au coeur. Courage ma Tomoko, il faut se hâter.

Tomoko se dirigea d'abord au rayon vestimentaire et prit une paire de tongues noires et blanches. Elle se dirigea ensuite à la caisse où l'attendait la vendeuse.

- Bonjour, madame. En plus de ces chaussures, il nous faudrait une bicyclettes chacun, s'il vous plaît. Merci bien, finit-elle en remontant sa paire de lunettes.

La vendeuse ne se révéla pas être plus agréable que son odeur, et très vite les deux dresseurs s'en rendirent compte.

- La gueule d'intello... lança-t-elle. Comme ça m'emmerde, j'vais vous faire les bicyclettes à 1000$ chacun et j'te fais un prix pour les pompes. 50$ !
- Mais... mais pourtant le prix affiché n'est que de 600$, répondit calmement Ichisu. Le saviez-vous Madame, selon l'article L121-1 du code de la consommation, la publicité mensongère est passible de 2 ans d'emprisonnement, et de 37500$ d'amande ? Cela peut vous emmenez loin pour une simple augmentation de 400$. Ce serait dommage pour vous.

Tomoko elle s'était retirée un peu plus loin, laissant Ichisu se débrouillait seul. D'ordinaire si timide, il n'avait pas hésité à répondre aux provocations de la vendeuse, avec respect.

- Vous vous barrez ! hurla la vendeuse. J'garde mes articles et j'vous vends rien bande de malpropres !
- D'ailleurs le refus d'un commerçant de vendre un article exposé, pour quelconque raison, qu'elle soit discriminatoire ou personnelle, est aussi puni par la loi, d'une amende de 10000$, voir plus si récidive, selon l'article L.122-1 du Code de la consommation, répondit Ichisu. Ce serait vraiment dommage de risquer tout ceci, pour un simple refus. Soyez raisonnable et laissez nous payer les Bicyclettes au prix que vous affiché et nous partirons comme nous sommes venus.
- Vous faites chier ! Ca fera 1200$ pour les deux !

Elle regarda alors Tomoko, qui jusque là n'avait pas pris part au conflit.

- Et 70$ en plus pour tes pompes.

La jeune demoiselle s'avança alors, tout en grâce, abusant très certainement de sa beauté froide pour répondre du regard. Elle sortit ensuite un flacon de son sac-en-tube.

- Tenez, je vous échange ce parfum exotique. Il doit bien valloir dans les 100$ chez vous. Peut-être sentirez-vous moins fort... Je donne aussi des courts de relaxation, pour tous ceux qui sont surmenés.

Tomoko commença alors à partir, puis revint vite sur ses pas.

- J'allais oublier les 600$. Aussi, je n'ai pas seulement une tête d'élève sérieuse... J'en suis une, et je ne pense pas finir ma vie au fond d'une boutique à vendre des bicyclettes et à manger de l'oignon toute la journée. Bisous, finit Tomoko en lui envoyant un baiser de loin, à la porte de la boutique.

La jeune dresseuse demanda alors à Ichisu de se dépêcher pour rapidement prendre la Piste Cyclable, avant que la vendeuse ne les rattrape et ne leur partage son odeur particulièrement nauséabonde...

Fin